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Je veux ma place au soleil , 247 pages, éditions Grand Océan, paru en septembre 2005. ISBN 2-911267-26-5    Réédition en janvier 2019 aux éditions Livres sans frontières ISBN 2-9525457-8-2                                                            Version numérique disponible sur Amazon et Kobo (FNAC)          

    A la Réunion, dans une société à plusieurs vitesses, les jeunes cherchent par tous les moyens à se faire une place au soleil.

    Maximin, 20 ans, dont l’accès au monde du travail s’ annonce plus qu’incertain, se raccroche à ses rêves de flibustiers et se lance à corps perdu à la poursuite d’un trésor qu’il imagine à sa portée. Commence alors un voyage initiatique entre ravines et côtes sauvages qui le conduira vers des richesses inattendues.

    Avec tendresse et poésie, l’ auteur du « Souffle des disparus » nous plonge ici dans les croyances réunionnaises toujours vivaces au XXIe siècle.

Un récit qui nous rappelle que la révolte sociale peut naître dans les quartiers défavorisés malades de chômage, d’illettrisme, de non-accès à la consommation, d’ ennui.

Un récit qui prône le retour à la terre nourricière, l’écoute et le respect de la nature, l’ entraide, la transmission des savoirs ancestraux.

 

                                                                                                                                                                 Pour en savoir plus…

Personnages principaux

Maximin

20 ans. Une enfance et une adolescence de misère, un présent précaire et un avenir en point d’interrogation, il est sorti du système scolaire, les mains vides, le coeur meurtri par les échecs, l’âme en révolte contre tout. Maximin découvre avec angoisse que à l’extérieur de son quartier entouré de lesquines, il y a la société de consommation qui l’attend. Où trouver de l’argent? Il refuse de tomber dans le cercle vicieux de la délinquance. Ce dont il rêve c’est d’y arriver par lui-même et honnêtement.

Partir à la recherche d’un trésor est une solution.

Comme toute quête, celle-ci va le conduire vers lui-même et vers une autre formulation de la notion de bonheur.

Au début, le personnage est révolté, fermé aux autres, uniquement préoccupé par sa quête. Il fait preuve de ténacité, de courage, de persévérance. Plongé dans ses obsessions, il frise même la démence par moments. A la fin, il est libéré car il a trouvé quel sens donner à sa vie.

C’est un personnage sympathique que l’on a envie d’aider comme un héros de conte.

Le Maximin rebelle qui cherche sa voie pourrait représenter certains jeunes démunis d’aujourd’hui. Il rêve aussi. Beaucoup de jeunes rêvent à un eldorado factice: jeux, vidéos, vols,… Malheureusement, la plupart ont le temps d’être cassés avant de trouver leur voie.

Léonie et Prosper

Deux vieux en « mal de paternité » que rencontre le héros. Symboles d’espoir, de générosité, d’amour vrai, simple et désespéré (désintéressé), ils trouvent eux aussi un trésor en la personne de ce jeune homme qui leur tombe du ciel. Il devient un remède à la solitude, mais aussi celui à qui ils vont pouvoir passer, transmettre un héritage culturel. Il est leur descendant potentiel qui va apprendre à leur contact à cultiver la terre, pêcher, déchiffrer le langage de la nature,…

Ils possèdent la sagesse des Anciens, savent pardonner et aimer. Ce sont eux qui, sans le savoir, vont aider Maximin dans sa recherche.

Th̬mes РEv̩nements

_ L’école dans un environnement familial, social et culturel défavorisé. L’institution y est perçue comme pourvoyeuse de possibles ouvertures sur la vie, mais plutôt inaccessible et fermée. La langue est un obstacle avec ses corollaires que sont l’analphabétisme et l’illettrisme.

_ « Révolution  » ou soulèvements populaires: conséquences du chômage, du désoeuvrement des jeunes, de désirs non satisfaits d’une population attirée par la consommation.

_ Légendes et histoires autour de la recherche de trésors.

_ La réhabilitation du travail manuel, de l’agriculture, de la pêche boudés par les jeunes parce que pas assez valorisants.

Lieux

Bras la Boue et Bassin rouge sont des quartiers de Saint-Denis.

Le premier situé en bas de la ville, dans une position symbolique, comme à un niveau inférieur, entasse dans des bidonvilles des gens venus de toute l’île et de l’extérieur: « des sans travail, des sans famille, des sans orgueil ou des habitants de derrière le soleil dont la ville n’avait pas voulu ».

Dans le second, vit une jeunesse sans illusions et sans avenir, prête à descendre dans la rue pour faire valoir ses droits. Un quartier chaud.

Situé dans le sud de l’île, Fantôme Badamier est un endroit mythique: lieu de renaissance pour le héros, d’accomplissement de soi, là où la boucle est bouclée. C’est là que se termine la quête.

Le parcours du héros se fait autour de l’île, comme un voyage autour de lui-même, un voyage d’apprentissage. Le héros finit par trouver la voie qui le réconcilie avec lui-même et avec les autres.

L’histoire

Difficile de se faire une place dans la société lorsqu’on n’a aucun diplôme et qu’on rêve d’un emploi propre. L’idée qui s’impose à Maximin: chercher un trésor.

A travers diverses rencontres et expériences, le héros fait l’apprentissage de la vie. Le lecteur va le suivre dans son périple: côtes sauvages, ravines, quartiers en ébullition où éclatent des soulèvements populaires.

Avec en toile de fond des légendes réunionnaises autour de trésors cachés dans l’île par les pirates, le roman met en scène quelques problématiques actuelles de la société: l’école, la langue, le devenir des jeunes, le chômage… Mais il rappelle également des valeurs simples qu’on a trop tendance à oublier dans les tourbillons de notre société de consommation: le retour à la terre nourricière, l’écoute et le respect de la nature, l’entraide…

Un roman pour se sentir mieux dans une société à plusieurs vitesses où il n’est pas toujours facile de se faire une place au soleil.

Intérêt du sujet

L’histoire propose une réflexion sur l’essentiel et le futile de l’existence.

Le héros, c’est chacun d’entre nous. Nous cherchons tous « notre trésor », celui qui va nous apporter mieux-être et bonheur. Tout est trésor pourvu qu’on le décide: du travail pour un chômeur, un enfant pour ses parents, un bol de riz pour un affamé, de « l’or au bout des doigts » pour un artisan, de l’amour…

Le roman est un prétexte pour parler d’enrichissement personnel. Dès lors que l’on se met en quête de soi-même, on découvre forcément les trésors que l’on porte en soi, enfouis sous une épaisse couche de fausses idées reçues, de peurs, d’échecs…

Rechercher un trésor au sens propre implique au figuré la recherche et la sauvegarde de notre patrimoine culturel et de notre histoire. Des croyances héritées du passé perdurent aujourd’hui encore avec force (gardien de trésor, rêves révélateurs…)

Pourquoi ce sujet?

Ce qui m’intéresse dans la démarche du chercheur de trésor, c’est qu’il donne corps à ses fantasmes, à ses rêves. De tout temps, l’homme a été attiré par les trésors. Il n’y a pas dans cette démarche que l’attrait du matériel. Il y a également, et cela d’autant plus que l’on jongle avec les légendes comme à La Réunion, un aspect « poussée d’adrénaline », car le chercheur flirte avec le mystique, l’exploit, l’infaisable. Le chercheur est un héros de conte et tout est possible dans le conte.

Ensuite, le héros est un jeune qui est sorti démuni du système scolaire. En tant qu’enseignante, je brûlais d’écrire sur l’école, le handicap que peut repésenter la langue créole, les élèves, leurs ressentis et leur désarroi quand ils sont en échec, les difficultés du métier d’enseignant…

On parle aussi de révolte sociale qui gronde dans les quartiers défavorisés où régnent l’illettrisme, la promiscuité, la précarité et la pratique de la débrouille. Tout ceci est à mettre en relation avec les questions que se posent les plus démunis: comment s’en sortir quand on n’a rien ou pas grand-chose au départ? Quel emploi et pour qui?…

J’avais envie de faire vivre les croyances, légendes, histoires dans un récit afin qu’elles ne meurent pas avec ceux qui les racontent oralement.

J’aime le naturel des gens simples et je désirais qu’ils soient les porteurs de mon roman.

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