Couverture Terre Jumelle vol. 1 Au-delà de la Fournaise                        

La Terre Jumelle  /  Au-delà de la Fournaise  Volume 1          249 pages, éd. Livres sans frontières, paru en octobre 2007. ISBN 2-9525457-0-7

Version numérique disponible sur Amazon et Kobo (FNAC).

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   Quel mystérieux lien unit l’ île de La Réunion à la Terre Jumelle située dans un monde parallèle? Quels sombres desseins Kalla, la légendaire démone réunionnaise, nourrit-elle au fond de son volcan? Le temps est venu de le savoir. De la cheminée volcanique de la Fournaise à Zaïda, la ville aérienne de la Terre Jumelle, Victor et May-Lys, à la recherche de la vérité sur leurs origines, découvriront un univers fantastique menacé par le chaos. Leur planète est-elle en péril elle aussi?…

   L’ auteur du « Souffle des disparus«  et de « Je veux ma place au soleil«  nous offre ici un récit surprenant, débordant d’ aventures, de drames, d’ amitiés, d’ héroïsme et de secrets révélés dans lequel les quêtes s’ entremêlent.

   Désormais, les jeunes et moins jeunes lecteurs regarderont d’ un oeil différent chaque nouvelle éruption volcanique…

Un héroïc fantasy construit autour du monde créole de La Réunion, une porte d’ entrée sur la culture et l’ identité réunionnaises.

 

Extraits du volume 1 « Au-delà de la Fournaise »

Chapitre 2

(…) Alors que les autres filles étaient couchées, May-Lys se tenait debout devant la fenêtre ouverte du dortoir. Son cÅ“ur était lourd. C’était son premier soir dans un endroit nouveau, loin de sa maison qu’elle ne verrait plus jamais. Des larmes lui brûlaient les paupières. Sa mère lui manquait terriblement. Pourtant, il allait lui falloir vivre sans elle, sans sa tendresse, sans sa voix… Elle songea également à Cindy, sa meilleure amie, celle qui la consolait depuis la mort de sa mère. Comment faire sans son amitié à présent ? Elle eut envie de lui écrire une lettre… Le cours de ses pensées fut interrompu par l’arrivée du jardinier dans la cour. Accompagné de son chien, Blaise effectuait sa première tournée de nuit.           « Hein Béto ? Tu vas me les bouffer, ces gosses ! La grande bringue qui est arrivée aujourd’hui avec ! Je ne lui fais pas confiance à celle-là avec ses airs de sainte nitouche. J’ai vu l’autre goinfre d’Arthur rôder autour d’elle. Pour sûr qu’ils vont essayer de m’avoir. Alors, t’as intérêt à ouvrir l’oeil! »Â                           May-Lys recula dans l’ombre, abasourdie : « Mais qu’est-ce que je lui ai fait ? C’est injuste ! » murmura-t-elle en s’essuyant les yeux.                        À peine eut-elle le temps de prononcer ces paroles, qu’elle aperçut comme de grands serpents qui décrivaient des arabesques au-dessus de la tête du jardinier. Bouche bée, elle assistait à une tempête dans le feuillage du bougainvillier. Les longues lianes couvertes de fleurs s’agitaient en tous sens alors qu’alentour, l’air semblait figé. Pas la moindre brise ne dérangeait les autres plantes du jardin. Un vrai prodige !                                                                                              « Tais-toi ! » hurla Blaise à l’adresse de Béto qui aboyait furieusement. Il leva son pied en direction de l’animal qui eut le temps de s’enfuir, ventre à terre. Au même instant, une liane jaillit de la touffe et saisit le jardinier à la cheville.                                                  « Bon Dieu ! Ce sont encore ces satanés gosses qui ont posé un piège ! Je vais te les … ! »                          Il ne put finir sa phrase. Deux tiges l’étreignirent à la gorge. Une troisième enserra son gros ventre. À travers ses vêtements, les épines atteignaient sa peau, sans le faire saigner, juste assez pour le faire souffrir. Il se débattit et tomba à la renverse au pied du bougainvillier. L’arbre, sous le regard ébahi de May-Lys, tel un bourreau, s’acharnait sur le bonhomme qui criait. Pareilles à des fouets, les branches le lacéraient, le fustigeaient. Tout en accusant les enfants, le jardinier jurait. Plus il jurait, plus les lianes s’abattaient sur lui.                                                       « Sales gosses du diable ! Vous me le paierez ! »        Pendant ce temps, Béto qui était revenu tournoyait autour de son maître en hurlant à la mort. Le spectacle était ahurissant…                                          May-Lys, un instant pétrifiée, finit par retrouver ses esprits. Elle se pencha par la fenêtre, cherchant un moyen de voler au secours du jardinier. C’est alors que la tourmente cessa comme par enchantement. La fille écarquilla les yeux, se pinça pour s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé. Non, elle n’avait pas rêvé.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Chapitre9                                                                                                                                                                            May-Lys et Victor qui semblaient en avoir pris leur parti, regardèrent très loin un point que leur indiquaient leurs porteurs :                                              – Nous allons là-bas !                                                À cette heure matinale, le ciel dégagé offrait à la vue un panorama extraordinaire. Juchés sur les chapangues, ils survolèrent le centre de l’île constitué en grande partie de hautes montagnes culminant à trois mille mètres. Ils aperçurent, plongeant dans le bleu de la mer, les longues pentes boisées ou cultivées, découpées par des ravines profondes. Ils reconnurent, pour les avoir souvent vus sur des cartes, les trois cirques entourant le plus haut sommet de l’île. L’air était presque glacial.                                       – Mais… C’est le Piton des Neiges !                            – Exactement ! Nous allons emprunter votre volcan éteint pour rentrer.                                                            Ils se posèrent à proximité du sommet de la montagne, sur un replat qui saillait contre une paroi rocheuse. Un signe du chef et un chapangue s’avança vers la paroi. Il leva son sceptre dont l’extrémité, telle une noix, se fendit en deux, laissant voir un cristal vert qui tournait à grande vitesse. Quand le mouvement s’arrêta enfin, le cristal se détacha du sceptre, flotta dans l’air comme s’il hésitait, puis alla résolument s’immobiliser devant un minuscule trou creusé dans la roche. Une des facettes de la précieuse pierre alla s’ajuster au trou et tourna lentement sur elle-même, comme une clé. Béats, le garçon et son amie virent alors des signes lumineux se dessiner sur la roche. Un grand rectangle brillant de la forme d’une porte se forma progressivement, laissant apparaître un escalier. Pendant ce temps, le cristal vert avait retrouvé sa place à l’intérieur du sceptre.         Le groupe fut invité à s’engager dans l’escalier.          Après leur passage, tout fut à nouveau comme avant sur le Piton des Neiges…                                             À l’intérieur, la température était agréable et une lumière douce, pareille à celle du jour, était diffusée par les cristaux des chapangues. Le silence ambiant était rassurant. (…)                                                                            Chapitre11                                                                                                                                 Ce soir-là chez Jaga, un bon feu crépitait dans la cheminée, faisant danser des formes mystérieuses sur les murs de la salle à manger.                                        – Dans deux jours, Daoud votre maître sera de retour, leur apprit Jaga. Il vous prendra alors en charge et vous apprendra à utiliser vos dons.              – Nos dons ? s’écrièrent ensemble les deux amis. Mais…                                                                            – Euh !… balbutia Jaga, vous n’êtes pas sans savoir que vous êtes différents des autres jeunes de votre âge, n’est-ce pas ? Quand vous viviez à l’orphelinat par exemple, vous saviez accomplir des choses que vos camarades n’étaient pas en mesure de faire.              -… ! C’est exact, se lança Victor, mais nous ne le faisions pas exprès et ne savions pas trop quoi en penser !                                                                         – C’est pour cette raison que vous êtes ici. Vous apprendrez qui vous êtes réellement et quels sont vos pouvoirs, répéta-t-elle.                                                    – Pour quoi faire ? demanda May-Lys.                         – Lorsque vous serez plus âgés, des gens auront besoin de vous, soit dans votre île, soit ailleurs dans le monde, monde qui ne se limite pas à votre petit caillou -lequel est fort joli d’ailleurs- ajouta-t-elle en sentant qu’elle pouvait blesser nos îliens attachés à leur terre.                                                                      – Ça c’est bien vrai ! dit Victor entre deux bouchées d’un gâteau au miel. Qu’est-ce que nous voyageons depuis hier ! C’est génial !                                            Ceci dit, il plaça dans sa bouche trois petits fruits rouges et juteux qui fondirent aussitôt sur sa langue, la déliant un peu plus encore :                                          – Et ce n’est pas fini ! Demain, nous allons avec les elfes dans la For…                                                         – Les elfes sont très sympas ! intervint vivement May-Lys tout en lançant au petit bavard un regard sévère et en martelant ses tibias sous la table. À La Réunion, il n’y en a pas. Nous en avons rencontré un, ce soir, tout près d’ici. Il s’appelle Azul. Il a promis de revenir nous voir demain, mentit-elle.                    – Je le connais, dit Jaga. Un gentil chenapan toujours par monts et par vaux. Un petit espiègle ! Ne le suivez pas trop tout de même !                                    – Il y a des dangers ici ? demanda Victor.                   – Oh ! Non ! Mais vous pourriez vous perdre, répondit-elle seulement.                                            Jaga alla caresser un louna qui ronronnait devant la cheminée et que les jeunes avaient d’abord pris pour une peluche parce que sa fourrure était bleutée. (…)  

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